Être accepté par les autres

Avez-vous la peur du « regard des autres » ? Avancez-vous dans la vie avec la crainte de ne pas être accepté ? Évitez-vous certaines situations sociales de peur de ne pas y trouver votre place ?
Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul 🙂

La plupart des gens vivent avec ce sentiment. Beaucoup se sont résignés à limiter leur « expérience de vie » pour éviter le risque d’être confronté au (sentiment de) rejet.
D’autres, comme vous, ont décidé de ne plus être victime et d’agir.

Mais intéressons-nous d’abord à ce qu’est le « rejet social« .

Rejet social

Nous parlons de rejet social lorsqu’il y a « exclusion délibérée d’une relation ou d’une interaction sociale ».

La sensation éprouvée par une telle exclusion peut être extrêmement douloureuse. Dans sa définition des 6 besoins humains, Tony Robbins qualifie la nécessité d’être accepté par son groupe d’appartenance comme un besoin vital.

Certains lui donnent une origine anthropologique.
Du temps de nos lointains ancêtres, la vie était organisée de manière tribale. La survie d’un individu reposait sur son appartenance au groupe  (nourriture, territoire, famille, guerre, …). Se retrouver exclu de sa tribu signifiait une condamnation à mort.
Cette peur d’être exclu de la tribu a survécu à travers le temps. Elle reste profondément ancrée dans notre inconscient. C’est cette même peur qui régit nos comportements de tous les jours.
Elle explique notre réticence à nous exposer au risque de rejet de l’autre.

Observez par exemple : lorsque vous discutez avec vos proches (amis ou famille), vous n’éprouvez aucun stress à converser. Normal, vous êtes au sein de votre groupe d’appartenance. Vous avez inconsciemment l’assurance d’être accepté.

En revanche, que se passe-t-il lorsque vous devez converser en dehors du cercle de vos amis ? La tâche s’avèrera un peu plus périlleuse puisqu’il y a une exposition au risque de rejet et inconsciemment au bannissement de la « tribu sociale » (la société).

Cette origine évolutionniste est fondamentalement intéressante pour comprendre les fondements de notre peur. Elle permet d’identifier et de surtout de relativiser l’origine de cette peur jusqu’alors incontrôlable.

Voyons à présent de quelle manière nous allons pouvoir nous en libérer.

Gérer l’angoisse du rejet

S’il y une chose qu’il nous faut retenir c’est le caractère irréel de cette peur. Comme l’indique Antony Robbins, la peur (« fear ») n’est rien d’autre qu’une fausse évidence qui semble réelle (« false evidence that appears real ») autrement dit il s’agit d’une expérience totalement subjective.

Vous comprendrez aisément que la démarche à suivre consiste à accepter la responsabilité de cette peur (on en revient à ma règle n°1).
C’est à vous d’agir !

De nombreux sociologues se sont penchés sur le thème et on peut distinguer deux écoles de pensées :

Désensibilisation à la peur du rejet par la confrontation

La peur n’est qu’un manque d’expérience vis-à-vis de la situation rencontrée. Rappelez-vous vos premières fois !
La première fois que vous êtes allé à l’école, la première fois que vous avez conduit, … Ce sont autant de situations qui ont pu vous angoisser par le passé mais qui aujourd’hui, après les avoir maintes fois vécues, vous semblent faciles.
L’idée est donc de vous immuniser contre la peur, en vous y confrontant de manière répétée.

Le rejet n’existe pas : réinterprétons le

Il s’agit de réaliser que le concept même du rejet est absurde. En se disant rejeter, nous réalisons une interprétation totalement subjective de l’évènement.

Prenons un exemple farfelu (comme je les aime).
Si je me présente à l’élection présidentielle et que je ne suis pas élu, je peux me dire :
a. je n’ai pas été élu, je suis donc un incapable
b. les électeurs sont des idiots, quel dommage pour la nation !
c. j’apprends de cette expérience pour savoir mieux « vendre » ma candidature la prochaine fois

Aucune de ces 3 réponses ne constituent une vérité absolue.

L’homme a ceci de prodigieux qu’il est capable de pouvoir modifier par lui-même ses croyances.
Le choix de la ré-interprétation d’un évènement nous appartient. Puisque nous pouvons choisir, pourquoi ne pas le faire pour en tirer des conséquences positives ?
Remarquez que la réponse c. constitue ce qu’on appelle un « reframing » (je détaillerai cette merveilleuse technique au cours d’un prochain article).

Ok nous avons vu les deux grands courants de pensées. Mais au final comment gérer la peur du rejet ?

La solution à la peur du rejet

Il serait vain de choisir d’appliquer soit la désensibilisation, soit la ré-interprétation de manière exclusive.

La confrontation à outrance au lieu de désensibiliser mène au traumatisme.

Prenons l’exemple de Pierre.
Abonné depuis des années à un site de rencontre en ligne, Pierre a fait de nombreuses rencontres. Hélas, toutes se sont soldées par un échec. S’il continue à appliquer sans réfléchir le principe de désensibilisation, Pierre risque vite de déprimer. Ses multiples rejets vont lui faire perdre confiance. Cette perte de confiance va entretenir et même développer  sa crainte du rejet lesquelles inévitablement provoqueront de nouveaux rejets … la boucle est bouclée.

La ré-interprétation systématique, elle, revient à vivre totalement déconnecté, dans un monde illusoire.

Pierre se dit que toutes ces filles ne réalisent pas la chance qu’elles auraient d’être avec lui.
Cette interprétation des faits purement subjective a le mérite de faire endurer moins de souffrance pour qui la pratique. Toutefois, sur le long terme, elle n’est pas viable, un beau jour Pierre prendra conscience de l’illusion dans laquelle il se projette et des rejets dont il est l’objet.

Et la solution dans tout ça ?

Il manque un ingrédient indispensable : l’Intelligence sociale mon ami(e).

Pour enrayer cette peur du rejet, le travail se fait à deux niveaux.

Un travail sur soi

On parle d’Innergame. Il s’agit de prendre conscience de son Identité, de ses forces (et de ses faiblesses). C’est à ce niveau que la technique de reframing prend tout son sens. Vous construisez votre réalité !

Vous êtes l’artisan de votre vie et de votre capacité à interagir avec les autres.
Quelles sont vos qualités ? En quels termes vous vendriez-vous ? Quelle valeur pensez-vous apporter aux personnes qui vous côtoient ?
Prenez le temps d’écrire les réponses à ces questions. Savourez-les, gardez les constamment à l’esprit, soyez fier de qui vous êtes et de ce qui vous caractérise.

Une application pratique

Ce sont en quelque sorte vos travaux pratiques. Aussi intenses que soient vos travaux sur l’Innergame. Si vous ne confrontez pas votre réalité au monde réel, vos efforts seront vains.
Attention, il s’agit de se  confronter progressivement à ses peurs, ce qu’on appelle une désensibilisation progressive.

L’idée est d’aller vers les autres avec la simple idée d’apporter de la valeur.
Si cela se passe bien, réalisez pourquoi et reproduisez ce que vous avez fait.
Si cela se passe mal, inutile de se lamenter, vous pouvez au contraire être fier pour avoir pu surmonter et affronter votre peur.
Soyez  reconnaissant de la tournure des évènements. Vous venez d’expérimenter quelque chose qui ne fonctionne pas.  Et cela ne remet en question ni votre identité ni votre valeur.

Réessayez encore. Le cas échéant utilisez votre intelligence sociale (qui s’acquière très vite par la pratique) pour changer votre approche.

Vous devez avant tout prendre du plaisir à interagir avec les autres !
Quand vous vous retrouvez confronté à une situation de rejet ou de peur du rejet, commencez par vous demander si vous vous sentez être à la hauteur de la situation ?
Si ce n’est pas le cas, le travail sur soi est alors un préalable.
Quoiqu’il arrive, agissez et apprenez de vos expériences.

Olivier Prize

(crédit photo : carf)

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